Semaine du 3 au 11 Mai 2012
Loin de la fraicheur des glaciers de la Patagonie, nous sommes devenus « Portenos » pour 10 jours. Les portenos (habitants de Buenos Aires) sont 13 millions avec la banlieue dans cette ville qui ne date que du XVIII eme siècle. Après les conquistadors de Mendoza, découvreurs de l’Argentine d’abord nommée « La nouvelle Andalousie » puis Argentine à cause du fleuve « La Plata » qui regorgeait d’argent, plusieurs vagues d’immigrants ont peuplé Buenos Aires.
Par ordre d’ importance, italiens, espagnols et français ont tous influés sur la ville. Les colons andalous ont bâti des édifices que l’on retrouve partout : églises, palais, hôtel de ville. On se croirait à Séville, surtout lorsque l’on déguste une tortilla ou des tapas au fond d’une bodega immergés dans les conversations espagnols dont les roulements des rrr nous font sourires.
Mais lorsque l’on se balade dans les rues de certains quartiers, notamment les plus riches, on se croirait à Paris : même immeubles, même platanes, c’est troublant. Effectivement Monsieur Haussmann a édifié début 1900 des immeubles aussi beaux qu’à Paris.
Mais si les influences étrangères sont bien présentes, les argentins ont conquis fièrement leur indépendance dès 1910 et ont développé une culture bien à eux. Dans le quartier de San Telmo où nous avons eu la bonne idée de séjourner (merci les http://4sacsados.com/) nous sommes au beau milieu de cette culture, puisque c’est le quartier le plus ancien de la ville. Ici se concentrent de nombreuses boutiques d’antiquaires dont la richesse ferait pâlir d’envie leurs collègues parisiens, des rues pavées qui donnent sur des places au style andalou, des boutiques de déco à l’inventivité débridée et surtout des cafés au charme irrésistible.
(spécial souvenir pour Pierre et Joelle d'une sortie dans Paris)
Des boutiques au nom étrange ...
Dans ces vielles brasseries aux boiseries surannées, où les jambons suspendus délivrent leurs arômes salés,
nous avons dégusté la meilleure viande du monde. « La Parilla » plat national, est simplement une grillade de bœuf mais à ce niveau de qualité ce n’est plus de la gastronomie, c’est de l’art ;), d’autant plsu que le vin rouge argentin accompagne à la perfection les pavés de 400 grammes à la cuisson toujours parfaite, une merveille pour nos papilles ! Les rues sont toujours animées par des attractions les plus inattendues.
ou sur un air plus classique ...
Ca et là des couples de danseurs font état de leurs classes sur des pas de tango endiablés.
Video :
Le tango ici, c’est la classe à l’état pur, les hommes en costume, enlace leur partenaire aux jambes fuselées, que leur robe échancrée laissent entrevoir généreusement. Le spectacle est unique.
Nous avons tellement aimé cela, que nous sommes allés à une soirée au « Bar Sur », un des temples du tango à l’ancienne. Pendant 2h30, dans un décor art déco, de vieux musiciens ont fait vibrer des airs nostalgiques et joyeux avec une grande maestria. Une chanteuse, au coffre impressionnant nous a servi du Piaf en espagnol
et surtout 2 jeunes danseurs nous ont enchantés par leurs talents. Les pas plus lents que nous connaissions ont fait place à une danse enlevée, rapide et spectaculaire.
Ce fut une des plus belles soirées de notre voyage.
(admirer ma tenue et surtout mes souliers tout à fait adéquat pour danser le tango !! ;) Sylvie))
Buenos Aires c’est aussi un port, où nous avons visité "La Fragata Sarmiento" magnifique trois-mâts, qui a fait 40 fois le tour du monde au siècle dernier,
c’est également le quartier touristique et coloré de la « Boca » fief de l’équipe de foot « Boca Junior »,
mais c’est aussi l’omni présence de l’icône Eva (Evita) Péron sorte de Lady Diana argentine, décédée à 32 ans, qui a beaucoup oeuvré pour les plus pauvres.
Même si l’économie est en croissance de 6% depuis la terrible crise financière de 2001, celle-ci a laissé sur le quai un grand nombre de banlieusards contraints de se reconvertir en chiffonniers pour survivre.
Cette ville ne semble pas en paix avec son histoire : l’histoire récente de la dictature n’est jamais évoqué et l’ histoire très ancienne est passée sous silence. En effet, nous avons l’impression qu’avant la colonisation, aucun peuple ne vivait ici, car rien ne rappelle la civilisation précolombienne.
Ces quelques jours de stabilité, nous aurons permis de rattraper le retard scolaire et de calmer le jeu avant les grandes épopées avenirs en direction du nord. Pour nous mettre dans l’ambiance, nous avons revu avec plaisir le superbe film « Missions » tourné à proximité des chutes d'Iguazu à la frontière du Brésil.
Au fait, ici tout le monde nous parle d’élection en France, aurions-nous changé de président ? ;)
A plouch les djeun’s !