Un millimètre de long, juste un petit millimètre, c’est la grandeur de ces petites mouches de sable noires, les « sandfly », qui pullulent sur les plages. Elles sont discrètes, ne font pas très mal quand elles vous piquent, mais elles vous font des boutons comme ceux que font les puces.
Au fil des heures ils vous démangent de plus en plus et cela dure pendant des jours à vous gratter irrésistiblement, ce qui ne fait que raviver la piqûre, c’est une horreur ! Je hais les sandfly ! Et bien figurez-vous qu’elles adorent habiter dans les kayaks et profiter de vos pieds et chevilles prisonniers dont elles pompent goulument le sang, arrrggghhhh , je hais les sandfly !
Donc, après la glace et les pancakes, nous avons décidé de jouer les Davi Crocket en kayak dans le parc national Abel Tasman avec ses plages et lagunes aux eaux turquoise accessibles qu’en bateau taxi.
La mer est à marée basse donc notre bateau taxi est amené à l’eau en tracteur par un kiwi super sympa qui a eu la bonne idée de laisser une canne à pêche sur le flanc de son bateau. Après quelques centaines de mètres, il nous montre une nuée d’oiseaux, il nous explique que là ils sont calmes mais que lorsqu’ils pêchent, la pêche est aussi réussie pour lui. Quelques minutes plus tard, nous voyons les volatiles plonger come des dingues, notre skipper s’excite tout à coup et lui aussi trempe sa canne à pêche et la met dans les mains d’Arthur qui n’a pas le temps de dire ouf qu’une force contraire plie la canne, pas de doute c’est du gros ! En quelques minutes, une bonite (un poisson de 50cm, ressemblant à un petit thon) est ramenée à bord. Fier « comme si il avait un bar tabac » ;) Arthur pose pour la photo et nous relâchons notre prise, heureux.
Ce n’est pas encore une truite où un saumon mais c’est le bonheur total. Ensuite, nous prenons possession de nos kayaks (et de leurs sandfly), et nous voilà partis sous le soleil vers l’île d’en face à la rencontre de jeunes otaries,
puis sur une autre de cormorans qui nous toisent fièrement sur leur rocher sans bouger une plume.
Une jolie plage nous accueille ensuite pour une pause boisson, et les enfants en profitent pour faire un plouf
mais ressortent bien vite de l’eau car même si il fait bon, nous ne sommes pas en Thaïlande…
Nous avançons tranquillement sur ces eaux translucides,
et notre balade se terminera bien plus tard avec un vent contraire qui s’est invité et Arthur qui pagaye une fois sur trente dans notre kayak, bref une vraie séance de musculation,
d’ailleurs mes bras ont doublé de volume à l’arrivée ! Nous continuons vers le nord, c’est marrant nous voyons de plus en plus de lamas dans les près, c’est juste un avant-goût de l’Amérique du Sud.
Nous sommes au début de l’automne ici et nous traversons une région arboricole en pleine récolte. Au bord des routes des petites cabanes proposent en libre-service des sacs de pommes et poires pour 3 dollars NZD (env. 1,80€) que chacun dépose dans une boîte prévue à cet effet. Chez nous au bout de 10mn, il n’y aurait plus de boîte, au bout de 20mn plus de fruits et après la première nuit, plus de cabane du tout ! J’exagère à peine, mais ce savoir vivre, ce sens civique collectif fait plaisir à voir.
Arrivés à sur l’île du Nord à Wellington après 3heures de traversée en ferry,
nous amarrons notre vaisseau sur un parking du port et après avoir fêté la St Patrick au milieu de jeunes habillés en vert, nous sommes allés voir un match de rugby opposant l’équipe de Wellington, les Hurricanes aux Highlanders.
Super match, super ambiance familiale, le rugby est bien une religion ici, et hommes et femmes, jeunes et vieux, communient dans l’ovalie (quel lyrisme…on dirait du Léon Zitrone !)
Le lendemain nous sommes allés visiter le musée Te Papa (gratuit).
Toute l’histoire et la culture du pays y est retracée avec brio et nous avons passé de longues heures à tout découvrir. Une nouvelle fois c’est tout un peuple -les maoris- que nous, européens, avons décimé, humilié, spolié.
Ce n’est qu’en 1995 que la Reine d’Angleterre a reconnu la souveraineté du peuple maori sur ses terres, ou plutôt ce qu’il en reste sous le statut de réserve. Le fait d’être sur place donne une ampleur insoupçonnée au sentiment de compassion que l’on peut éprouver, et après les aborigènes, nous avons une nouvelle fois un trop plein d’injustice qui nous donne la nausée. Heureusement les œuvres d’art nous font oublier un peu la triste réalité historique si proche. Après une nuit de camping sauvage et 150 km en direction du nord, nous découvrons les pentes embrumées du volcan Ruapehu, au pied du lac Taupo.
Nous sommes sur la ceinture de feu du Pacific et ce volcan est un des plus actifs du monde, la dernière irruption date du 25 septembre 2007, gloups. Le temps exécrable ne nous permettra pas de nous approcher plus alors nous décidons de taquiner la truite et c’est enfin la première prise pour Arthur, une belle truite arc-en-ciel de 27cm, tout seul comme un grand, séance émotion !
A très bientôt pour une suite volcanique les djeun’s !