Après le rendez-vous manqué de La Paz, nous avons mis le cap sur le Lac Titicaca jusqu’à Copacabana, pas la chaude cité brésilienne mais la (très) fraiche bolivienne.
Notre voyage en bus s’est bien déroulé avec un passage de bac avec d’un côté le bus et de l’autre les passagers, sur des embarcations plutôt rustiques au raz d’une eau à 8° …
La ville est magnifique lorsqu’on arrive des montagnes environnantes, au bord de cette étendue d’eau si grande qu’on croirait une mer.
Le ciel bleu inonde le paysage mais le froid est bien là, à tel point que nous louons un radiateur pour la chambre qui malgré cela reste désespérément glaciale.
Copacabana ressemble à une cité balnéaire avec ses pédalos, son rivage aménagé et son port, mais les touristes sont rares et la chaleur surtout malgré un soleil omniprésent.
Pour nous échauffer nous avons pris un bateau « habillé en costume traditionnel » pour aller sur une île flottante faite en joncs et censée aider la population des pécheurs locaux.
En fait nous avons connu notre plus bel attrape touriste depuis bien longtemps : une espèce de grand radeau de gros bidons habillé avec des joncs nous accueille avec une boutique de souvenirs, un pauvre enclos à truites, quelques chaises et c’est tout. Pas grave, mais agaçant surtout quand on est obligé de rester à glander là pendant deux heures…
Heureusement, notre hôtel jouxte un très bon restaurant " La Cupula" où les enfants vont se régaler d’une fondue au chocolat pour se réchauffer.
Mais rien n’arrête une famille Fouet motivée et dès le lendemain nous prenons un bateau pour l’Isla del Sol, à deux heures de Copacabana. Avant de jeter l’ancre j’ai réclamé haut et fort des gilets de sauvetage et après de longues minutes, victoire ! Je les ai eu mes quatre gilets, sous les sourires moqueurs de certains autres passagers. On ne se refait pas. Il n’empêche qu’avec la température de l’eau et la distance par rapport à la côte nous sommes plus rassurés. La petite virée est magnifique et le nord de l’île où nous accostons est vraiment très sauvage.
Impossible de nous soustraire au guide local
qui veut nous emmener en balade, nous lui emboîtons donc le pas après avoir englouti quelques « papas fritas » de chez sa copine (ah le business !). Le chemin prend très vite de l’altitude et le paysage est grandiose.
Ses explications sont plutôt pertinentes et il nous fait même connaître une plante qui lorsqu’on la renifle aide à respirer en altitude. Et franchement, nous sommes bluffés par son efficacité : Arthur court comme un lapin et saute comme un cabri sur les rochers à 3600m, en reniflant sans cesse cette plante, et ça va continuer ainsi toute la journée.
Heureusement qu’elle n’est pas en vente libre chez nous…C’est donc en presque lévitation que nous apprenons que c’est sur cette île que le dieu Inca à fait naître ici un homme Manco Capak et sa femme Mama Ocllo qui ont donné naissance au peuple inca. D’ailleurs nous en avons eu la preuve car les pas du dieu inca sont gravés dans la roche, et marcher dans ses pas nous recharge en énergie vitale.
Même si Arthur n’en avait pas besoin, il n’a pas hésité, et n’a même pas râlé durant les trois heures de randonnée hard qui ont suivis !
Notre guide nous a donc accompagné jusqu’à la table des sacrifices humains (les incas était très attentifs à offrir beaucoup de sang aux dieux pour calmer leurs colères…), un lieu magnifique qui surplombe le lac. De là nous avons parcouru seuls un chemin somptueux sur les crêtes avec un panorama unique à 4000 mètres d'altitude.
Cette randonnée est une des plus belles que nous ayons faite.
Seul hic, comme nous avions peur de louper le dernier bateau, nous avons adopté un rythme façon championnat du monde de marche mais, boostés que nous étions, personne n’a râlé et nous avons passé une magnifique journée, sportive mais magnifique.
Copacabana fut notre dernière étape en Bolivie mais nous sommes déjà en terre inca, et nous pénétrons encore plus ces terres sacrées en direction du Pérou par un voyage de 10 heures en deux bus, un de jour et un autre de nuit. Nous traversons de superbes paysages en passant une fois de plus par une douane.
Le dernier bus est plutôt antique et principalement rempli de locaux sympathiques et bruyants mais le plus drôle est une séance d’information d’ordre médical qui nous a été présentée : en effet, un membre du personnel de la compagnie a venté durant de longues minutes les mérites de divers médicaments presque exclusivement concernant les hémorroïdes en brandissant des photos d’hommes d’âge mur en place sur des toilettes…hilarant !
C’est donc à 22h que nous sommes arrivés à notre première étape péruvienne : Arequipa aux pieds du majestueux volcan actif El Misti qui ressemble au Fujihama avec cette même forme conique et son sommet enneigé superbe.
Nous croisons les doigts pour qu’il reste tranquille car c’est un volcan de type éruptif et qui dit éruptif dit nuées ardentes et explosions qui en dix minutes détruiraient la ville et ne laisserait aucun survivant, gloups ! On oublie ce détail de géographie, pour découvrir une ville sympa, touristique mais charmante avec ses bâtiments de style colonial et ses arcades qui entourent une place centrale magnifique.
Notre hôtelier "Hostal Nueva Espana" parle français, nous avons chaud enfin dans notre chambre, les petits dej sont super bons, nous retrouvons ainsi le moral que le froid avait fini par émousser ces derniers jours.
Le premier jour, nous avons visité la ville et son superbe couvent Santa Catalina encore habitée par des religieuses et, construit dans la style Andalou.
Mais, nous sommes avant tout ici pour approcher un animal mythique : le Condor. Nous partons donc pour deux jours d’excursion en direction du Canyon Del Colca.
Après quelques cols à plus de 5000m (nous mâchons des feuilles de coca pour éviter le mal des hauteurs)
nous arrivons à Chivay, petite bourgade entourée de cultures en terrasse qui datent de 1000 ans avant les incas.
Et toujours dans le froid, toujours une chambre sans chauffage, mais comment font-ils pour supporter ça ?
En plus, c’est le centenaire de la province et la fête va durer jusqu’à 4h du matin avec force pétards comme c’est de coutume ici.
C’est donc après une brève nuit glaciale que nous avons pris une piste défoncée dès 6h du matin pour arriver vers 8h tout en haut du fameux cayon. Et là mes amis, ce fut le choc. La profondeur du cayon, les rayons du soleil qui donnent une lumière magnifique, et surtout dès notre arrivée, deux énormes condors qui déploient leurs 3,5m d’envergure sous nos yeux ébahis.
En effet, ils profitent des courants d’air chaud ascendants pour planer en remontant jusqu’à nous.
Durant plusieurs heures nous restons dans le silence au bord du précipice à admirer des dizaines de condors au soleil, un spectacle unique, émouvant, et d’une beauté sauvage bouleversante. Cela valait vraiment la peine de braver le froid et l’altitude une nouvelle fois tant les condors nous ont enchantés.
Nos premiers jours au Pérou sont très agréables et nous sentons la différence de développement et de d’ouverture d’esprit avec la Bolivie qui reste comme repliée sur elle-même. Décidément l’Amérique du sud n’en finit pas de nous étonner.
Notre enthousiasme reste intact tellement le Pérou est excitant.
A bientôt les Mouchachos !